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I and I

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La Quête

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Le mot

Un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas.
 Pierre Desproges

14 février 2007 3 14 /02 /février /2007 10:15

photo-copie-3.jpgMercredi dernier s'est ouvert le procès initié par le CFCM (Conseil français du culte musulman) à l'encontre du journal Charlie Hebdo. Dalil Boubakeur, président du CFCM, veut par ce biais "protéger les musulmans des abus insultants" et faire admettre que le journal a, avec ce numéro, dévié de ses droits et devoirs. Même si l'on ne peut préjuger de ce qu'il adviendra, le procureur a requis la relaxe et tout laisse à penser que la justice française donnera raison à l'hebdo fondé en 1970 par François Cavanna et Georges Bernier (le fameux professeur Choron).

Ce procès pose plusieurs questions liées à différents enjeux majeurs de la démocratie et de son avenir: il aborde la question de la laïcité et de sa légitimité, il remet en cause la liberté d'expression (notamment dans la presse), et il met en exergue la persistance des amalgames, qui ne sont pas toujours du côté le plus souvent dénoncé.

Les deux premiers enjeux sont liés. La France se revendique comme un pays laïc. L'Etat est séparé de l'église, de la mosquée, du temple... Il assure le droit de croire ou non, tant que cette croyance relève du domaine privé. Il n'incombe donc pas aux instances religieuses de définir ce qu'on a le droit de dire ou de ne pas dire sur la religion, cela revient au législateur. Ceci conduit dans ce cas à la remise en cause de la liberté d'expression dans le sens où Mr Boubakeur estime que l'on ne peut se gausser du prophète de la manière dont Charlie l'a fait (ni de quelques manières que ce soit). Il souhaite ainsi protéger les musulmans de ce qu'il voit comme un manque de respect, voire une insulte.

Le deuxième point amène à l'amalgame. Depuis quelques années (encore plus depuis le 11.09.01), on entend (souvent à raison) que l'amalgame est trop fait entre musulman et islamiste. Et c'est une des choses qui est reprochée ici au journal satirique. Or il convient de lire correctement la légende de la caricature en question: "Mahomet débordé par les intégristes". Il ne faut pas chercher midi à 14h, Charlie vise les abus de l'Islam et non la grande majorité des musulmans. Alors pour une fois, on peut souligner le fait que l'amalgame ici  ne vient pas des non-musulmans mais bien de certains musulmans eux-mêmes.

J'ignore quel est le but réel de ce procès, si le CFCM veut faire passer les musulmans pour des victimes, s'il est représentatif des musulmans français. Ce que je sais c'est que dans son édition du 8 février, Charlie Hebdo a publié beaucoup de témoignages de musulmans le soutenant. Certains défendent la liberté d'expression, d'autres en tant que modérés ne se sont pas sentis visés par la caricature. Ils revendiquent tous un droit à la satire et l'auto-dérision. Car il est triste de voir dans tout ça que le CFCM, qui dit défendre les musulmans, exprime le fait que l'on ne puisse pas rire de sa religion. Rien n'est plus affreux que de trop se prendre au sérieux. Alors, longue vie à Charlie Hebdo, pour le meilleur et pour le rire! 

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