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I and I

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La Quête

La seconde

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L'archive

Le mot

Un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas.
 Pierre Desproges

17 février 2007 6 17 /02 /février /2007 15:38

Troisième volet de la trilogie « Les trois printemps », écrit par Morgan Van Helden, Le dernier rivage ne tient pas toutes ses promesses. Le mélange de styles (burlesque, tragédie, symbolique) fait un peu perdre le fil au spectateur. Et malgré quelques moments brillants, et plusieurs comédiens qui pétillent, ce spectacle reste trop inégal pour en faire une bonne pièce de théâtre.

La personnalité de cette pièce colle un peu au couple central. Christelle, caricature snob du nouveau riche avec ses excès, son ridicule, est la femme de Milé, ancien grand violoniste devenu critique musical, trop torturé qu’il était par son art. On ne sait trop sur quel pied danser et l’on s’y noie un peu.

Le couple bat de l’aile, le divorce paraît inéluctable, Milé va perdre ses deux enfants. Il souhaite leur faire un ultime présent, afin de leur montrer le sens de l’existence. Mais ce cadeau, que l’on devine rapidement (leur jouer du violon) sera le plus ultime qu’il puisse leur faire car il lui en coûtera la vie. Averti par les médecins que s’il continuait à jouer de son violon, Pandore, il n’y survivrait pas. Milé a alors consacré sa vie à la critique musicale et à l’éducation de « ses » enfants, qui en fait sont du premier mariage de Christelle.

« Par l’ordre et la conduite de qui ce lieu et ce temps ont-ils été destinés à moi ? » (Blaise Pascal)

Cette intervention de la mythologie grecque donne une touche de symbolisme à la pièce. On la retrouve avec l’intervention de la « grâce », Mââb-Ecath, sorte de divinité de la tentation. Elle essaye de convaincre Milé de reprendre son violon et de laisser parler son cœur. Car toutes ces années de renoncement l’ont en quelque sorte isolé du monde, qui fourmille autour de lui. Il travaille en vase clos, les contingences matérielles l’indiffèrent, il vit dans sa bulle paternelle et musicale.

Bien sûr, ses enfants le ramènent à la réalité en lui faisant part de leurs problèmes existentiels. Sa fille, devenue une jeune fille qui se perd dans l’ivresse de la nuit, lui demande conseil sur le sens à donner à sa vie. Elle fustige aussi son attitude passive, son retrait. Plus tard son fils, joué par l’excellent Christophe Sleutel, lance son incompréhension et sa haine du monde au spectateur dans des envolées lyriques assez truculentes. Mais tous deux, à l’image de leurs parents, sont perdus dans cet univers et s’interrogent sur la façon d’être, de faire.

Un mélange inégal

A ces moments existentiels se mêlent des passages plus burlesques, avec notamment l’intervention de Monique, l’amie de Christelle. Admirablement interprétée par Garence Holliver, cette caissière de piscine caricaturale mais très drôle, donne à la pièce quelques moments de franche drôlerie. Quelques passages comiques restent quand même assez léger, Milé s’adressant à son fils « Tu veux te croire libre Max » ; Monique parlant à Christelle de leur journées « 3 d » : « Danse, drague, coiffure ».

On entend parfois au cours de la pièce des passages audio assez oniriques, tirés des deux volets précédents. Ils seraient des pensées que les autres personnages adressent à ceux de cette pièce. On peut trouver l’idée originale et intéressante, mais au final cela ajoute à la confusion du spectateur. Nicolas Van den Abeele, assez dérangeant dans son rôle de Milé, prolonge le spectacle en nous lisant un poème de Pierre Fontaine, présent dans la salle. Le texte est très beau, seulement on ne sait plus trop ce qu’on est venus voir ou faire.

 

Cette pièce reste sans doute trop ambitieuse, elle reprend quelques éléments de conte philosophique et les mêlent à des passages burlesques. Le tout reste donc un peu éparpillé, l’alchimie a du mal à opérer même si certains passages sont fort savoureux. Grâce entre autre au très bon jeu de Garence Holliver, et aux interventions nihilistes de Christophe Sleutel. Son personnage (Max âgé) veut tout brûler mais ce sont ses ailes qu’il consume. Les printemps de brumes a des atouts, mais elle ne les exploite pas suffisamment. La richesse des nuances (de style, de personnages) se dilue un peu trop pour que le spectateur sorte comblé de ce spectacle.

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