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I and I

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La Quête

La seconde

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L'archive

Le mot

Un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas.
 Pierre Desproges

14 février 2007 3 14 /02 /février /2007 10:15

photo-copie-3.jpgMercredi dernier s'est ouvert le procès initié par le CFCM (Conseil français du culte musulman) à l'encontre du journal Charlie Hebdo. Dalil Boubakeur, président du CFCM, veut par ce biais "protéger les musulmans des abus insultants" et faire admettre que le journal a, avec ce numéro, dévié de ses droits et devoirs. Même si l'on ne peut préjuger de ce qu'il adviendra, le procureur a requis la relaxe et tout laisse à penser que la justice française donnera raison à l'hebdo fondé en 1970 par François Cavanna et Georges Bernier (le fameux professeur Choron).

Ce procès pose plusieurs questions liées à différents enjeux majeurs de la démocratie et de son avenir: il aborde la question de la laïcité et de sa légitimité, il remet en cause la liberté d'expression (notamment dans la presse), et il met en exergue la persistance des amalgames, qui ne sont pas toujours du côté le plus souvent dénoncé.

Les deux premiers enjeux sont liés. La France se revendique comme un pays laïc. L'Etat est séparé de l'église, de la mosquée, du temple... Il assure le droit de croire ou non, tant que cette croyance relève du domaine privé. Il n'incombe donc pas aux instances religieuses de définir ce qu'on a le droit de dire ou de ne pas dire sur la religion, cela revient au législateur. Ceci conduit dans ce cas à la remise en cause de la liberté d'expression dans le sens où Mr Boubakeur estime que l'on ne peut se gausser du prophète de la manière dont Charlie l'a fait (ni de quelques manières que ce soit). Il souhaite ainsi protéger les musulmans de ce qu'il voit comme un manque de respect, voire une insulte.

Le deuxième point amène à l'amalgame. Depuis quelques années (encore plus depuis le 11.09.01), on entend (souvent à raison) que l'amalgame est trop fait entre musulman et islamiste. Et c'est une des choses qui est reprochée ici au journal satirique. Or il convient de lire correctement la légende de la caricature en question: "Mahomet débordé par les intégristes". Il ne faut pas chercher midi à 14h, Charlie vise les abus de l'Islam et non la grande majorité des musulmans. Alors pour une fois, on peut souligner le fait que l'amalgame ici  ne vient pas des non-musulmans mais bien de certains musulmans eux-mêmes.

J'ignore quel est le but réel de ce procès, si le CFCM veut faire passer les musulmans pour des victimes, s'il est représentatif des musulmans français. Ce que je sais c'est que dans son édition du 8 février, Charlie Hebdo a publié beaucoup de témoignages de musulmans le soutenant. Certains défendent la liberté d'expression, d'autres en tant que modérés ne se sont pas sentis visés par la caricature. Ils revendiquent tous un droit à la satire et l'auto-dérision. Car il est triste de voir dans tout ça que le CFCM, qui dit défendre les musulmans, exprime le fait que l'on ne puisse pas rire de sa religion. Rien n'est plus affreux que de trop se prendre au sérieux. Alors, longue vie à Charlie Hebdo, pour le meilleur et pour le rire! 

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13 février 2007 2 13 /02 /février /2007 20:13

(Un proche collaborateur du Ministre-candidat révise son texte avant le grand show)

Début de polémique (d'ailleurs presque morte-née) autour de la participation du principal candidat de la droite à l'émission J'ai une question à vous poser. Elle aurait été lancée par des internautes, et accuse le petit homme d'avoir utilisé une oreillette lui soufflant ses réponses face au fameux panel représentatif de l'électorat français. On évoque même la présence d'un ancien collaborateur du bossu du Poitou à l'autre bout du pot de yaourt...

Le site Dailymotion propose même une vidéo avec des ralentis sur les alentours de toute beauté du Ministre de l'Intérieur français. Avec une version " ben oui ça s'voit, il a une oreillette" et une autre "ah non non, manipulation!". En tout cas il convient ici quoiqu'il en soit de souligner la profondeur du nouveau journalisme d'investigation. Recette: lancez une vague rumeur sur Internet, saupoudrez le tout de preuves douteuses, laissez incubez, malaxez avec des réactions à la pelle des internautes et récoltez la mixture obtenue. Vous obtiendrez un article de fond sur la vision d'avenir de nos possibles futurs dirigeants.

Mais tout cela rappelle aussi une sorte de climat que l'on retrouve dans le dernier film de Robert de Niro: espionnage, contre-espionnage, intoxication, désinformation. Après la malbouffe de Bové, arrive-t-on à l'ère de la malinformation? Qui se trouve réellement à l'origine de cette information? Est-ce un internaute lambda, traqueur de scoop à ses heures perdues? Est-ce un collaborateur des adversaires politiques du petit Nicolas? Est-ce ses conseillers à lui qui veulent maintenir la campagne au niveau du caniveau, le faisant passer pour une victime de basses attaques?

Aucune réponse à ces questions, d'ailleurs en faut-il une? Le plus marquant reste que de telles infos soient relayées par les médias classiques. Peut-être pourraient-ils se concentrer un peu plus sur le fond de la campagne? Mais la forme passionne, les bons mots des uns, les boulettes des autres, tout ceci anime une campagne à mon goût trop axée sur le relief. Difficile de faire autrement me direz-vous à notre époque.

Desnos écrivait: "Une fourmi de dix-huit mètres avec un chapeau sur la tête, ça n'existe pas? Et pourquoi pas". Alors souhaitons que le temps de campagne qu'il reste soit un peu plus élevé. Bon pour la taille de certains candidats ce sera dur, mais au moins au niveau du débat...

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13 février 2007 2 13 /02 /février /2007 18:11

« Mesdames et messieurs, nous vous informons que le Thalys bar va maintenant fermer, notre Thalys nº13677 (septante sept dans le texte) arrive bientôt en gare de Bruxelles Midi »

phot-copie-1.jpgMince, j’ai faim, il va falloir se rabattre sur une frite. Bien que je n'aime pas suivre le panneau des clichés culturels, la curiosité m’emporte Place Flagey (et non chez Eugène). Sur les bons et inénarrables conseils d’un quidam avisé, je prends le tram 82 en direction de la dite meilleure baraque à frites de Bruxelles (donc du monde entier).

Là…ô délice, elles sont légères, croustillantes, bouillantes, pleines de caractère. Un peu comme les Belges. Habitué à la froideur parisienne, ce qui frappe en premier lieu au pays de Magritte et de Brel réside dans la disponibilité et la gentillesse profonde des gens. La simplicité, la curiosité, l’humilité et autres choses en « é » sont les mamelles du destin Belge.

Pour trouver un logement, inutile de présenter son CV, de faire une lettre de motivation, d’avancer trois décennies de loyer ni de passer un casting. Un peu de chance, de flair, et de flegme (quand il faut signer un contrat en Flamand) suffisent.

L’architecture de Bruxelles frappe aussi par son cachet insensé. Les excentricités d’Horta et de ses comparses de l’art nouveau, la majesté de la Grand Place, le surréalisme de l’Atomium, la démesure du Manneken Pis, constituent autant de joyaux pour la couronne. Elle offre aussi une vie culturelle trépidante : du théâtre (de poche), des concerts (intimistes ou imposants), des expositions (où l’on découvre des artistes peu connus ou oubliés comme Hergé ou encore Franquin …).

Quand aux victuailles, merveilleuses ! Que l’on aille profiter des douces senteurs orientales qui explosent au marché de Midi, boire les 3000 bières du Délirium Tremens où le délire est rarement mince,  déguster un chocolat divin remonte un moral qui de toute façon ne peut être ici qu’au beau fixe. Il y a mille façon de se ravir des plaisirs belges.

Bruxelles est une île, un village chaleureux, la capitale judicieuse de l’Europe. Elle est à son image, un brassage (et non une brasserie) de couleurs, de senteurs, de cultures avec sa douceur de vivre et l’accueil si chaleureux des Belges.

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5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 14:27

Une bonne semaine de cinoche, temps maussade et la sortie de bons petits films, j'en ai vu trois qui valent le déplacement. Tour d'horizon.

De la joie délicate d'être mère, Grbavica de Jasmila Žbanić

phot.jpgEsma, mère célibataire, vit avec Sara, sa fille de 14 ans dans le Sarajevo de l'après-guerre. Sara veut participer à une sortie scolaire, sa maman se fait donc engager dans une boite de nuit pour réunir l'argent nécessaire.  La jeune fille vit dans le culte d'un père qu'elle n'a pas connu et que sa mère décrit comme un héro de guerre. Mais quand la jeune fille demande plus d'explications, sa mère reste évasive et esquive.

 Avec Sarajevo mon amour, la jeune réalisatrice bosniaque traite de la maternité dans une approche délicate, particulière, très émouvante. La première scène du film où on voit la mère réveillée par sa fille se lancer dans une bataille de polochon avec elle jusqu'à ce que cette dernière la coince physiquement et l'empêche de bouger donne le la. Tout la beauté du film est déjà là: l'amour, la complicité, les accrocs mère-fille et une tension latente qui tient en haleine le spectateur. En cela le côté haletant et le point de vue très sensible pris par la réalisatrice font de ce premier long-métrage de fiction une réussite certaine. A voir.

Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, Les ambitieux de Catherine Corsini

Julien, libraire provincial rêve de voir son livre édité. Il obtient une entrevue avec Judith Zahn, éditrice prédatrice. Celle-ci ne prend pas le temps de lire son livre mais le juge sans talent d'écriture alors qu'à l'inverse Julien ne la laisse pas de marbre. Il devient son amant et découvre chez elle des documents sur un père qu'elle renie et qui a mené un combat révolutionnaire en Amérique du Sud. Voilà enfin le Sujet du livre qui le fera connaître. Mais comment concilier l'écriture d'un livre sur un homme que Judith déteste et sa relation amoureuse avec elle?...

ph.jpgCe film est très finement ficellé, il décrit de manière assez dure (mais sans doute réaliste) le milieu parisien de l'édition. Un milieu fermé, plein de codes, dans lequel il est difficile d'émerger sans un nom ou des relations. Il pose aussi la question de l'échec, du succès, de la reconnaissance et de sa valeur. Eric Caravaca qui joue Julien est très convaincant et son personnage assez attachant, même si l'on s'interroge sur ses réelles motivations: son livre est-il une preuve d'amour pour réhabiliter l'image que Judith a de son père, ou est-ce un désir compusilf d'être édité et reconnu comme un écrivain en tant que tel?

Karine Viard quand à elle livre une performance exceptionnelle. Elle est méconnaissable dans cette bobo parisienne pleine de certitudes et finalement de mépris pour la majorité des gens qui l'entourent. L'aigreur qu'elle ressent vis à vis de son père la prive de toute capacité d'acceptation, de considération et d'amour de l'Autre. Une très bonne comédie acidulée.

 

 

Du papier à l'écran, Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier d'après le roman de Fred Vargas
Adamsberg, commissaire à la crim' de Paris vit une sale période. Sa fiancée Camille le quitte au moment où il en a le plus besoin: une énigme s'abbat sur la ville de Paris. Des signaux moyenâgeux peints sur les portes d'immeubles, des annonces inquiètantes lancées par un homme qui réhabilite le métier disparu de crieur de marché...Tout ceci n'annonce rien de bon lorsqu'un premier mort surgit, le visage figé de terreur, le corps maculé de charbon et certains signes de la peste...Tout porte à croire qu'une personne veut répandre le fléau dans la ville lumière, la panique s'installe peu à peu quand un deuxième puis un troisième corps sont découverts.
pho.jpgIl faut l'avouer, adapter un bouquin à l'écran reste très casse gueule: difficile de reproduire ici là richesse et la particularité de l'univers noir de Fred Vargas. Un film ne pourra jamais rendre toutes les sensations, les images, l'athmosphère d'un livre. Néanmoins et malgré de nombreuses critiques négatives autour de ce long métrage, le pari est plutôt réussi. On baigne tout au long dans une ambiance sombre, palpitante, et originale. Les trouvailles de Vargas, comme le personnage du crieur, rendent bien à l'écran, et le suspense vous prend aux tripes si bien que l'on se retrouve en apnée une bonne partie du film.
Ajoutez à cela quelques scènes où la photographie et la mise en scène sont brillantes (magnifique course poursuite nocturne sur les toits de Paris) et l'on peut considérer que Régis Wargnier réussit son adaptation. Les acteurs sont bons, en particulier José Garcia, commissaire à l'intuition en berne, et Michel Serrault en professeur à la retraite, qui donne un coup de main à l'enquêteur. Voyez vous mêmes mais franchement ça vaut son pesant de cacahuètes.
 
Amis du septième art, bonne toile et bonsoir!
 
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29 janvier 2007 1 29 /01 /janvier /2007 21:13

Rentrée des classes à Frans dans l'Ain, 1959. Trois petits énergumènes font leurs premiers pas vers l'écriture au sein de la Classe Préparatoire aux grandes paroles. M. Jacques, leur instituteur, veille au grain et essaye de maintenir l'ordre dans sa classe.

 

 

 

 

M. Jacques : Bonjour les enfants, alors pour commencer cette année et mieux vous connaître, j'aimerais que chacun d'entre vous me dise ce qu'il aimerait faire quand il sera grand.

(Personne ne lève la main sauf le petit Nico et la grande Ségo, le premier est tout rouge et trépigne, il semble au bord de l'implosion ;  la seconde lève sa main placidement)

M. Jacques : Honneur aux filles, oui toi ma petite.

Grande Ségo : Moi quand je serais grande j'aimerais être mannequin, pour donner du bonheur aux gens qui me regardent, les faire rêver. Je voudrais aussi faire du fromage avec mon grand-père, du Chabichou. L'aider à traire les chèvres, et aller sur les marchés vendre le fromage. Et si je n'y arrive pas alors j'essaierai d'être Robin des bois, j'aime bien tirer à l'arc pis j'aime pas les shérifs.

M. Jacques : C'est bien ça Ségo, donner du plaisir aux gens, très gentil et généreux de ta part. Et toi mon petit Nico ?

Petit Nico : Moi quand je serai grand je veux dominer le monde comme Napoléon, je veux faire la guerre et que notre pays recouvre le monde entier. Sauf l'Amérique, j'les aime bien les cow-boys moi, y sont marrants.

(Le petit Nico tire la langue à Ségo, celle-ci tourne la tête dans un mouvement de dédain)

 

M. Jacques : Ah c’est ambitieux ça petit Nico, ça prendra du temps mais j’espère que tu y parviendra. Et François tu n’as pas parlé toi, qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?

François : Moi je sais pas trop maître, en tout cas pas comme eux. J’aime pas leurs idées, elles sont nulles. Peut être je voudrais être chauffeur de bus, pompier ou instituteur comme vous monsieur. Moi j’voudrai prendre votre place quand j’serai grand. Et je travaillerai dur pour ça. 

M. Jacques : Pourquoi pas François, c’est un bien beau métier instituteur en effet. Avant de commencer cette année décisive pour vous. J’aimerai que l’on boive tous ensemble un bon verre de jus de pommes que fait ma femme Bernadette. Croyez moi les enfants, les pommes, ça remet les idées en place ! Et après je vous raconterai l’histoire du zéro.   

                                                                                                         

 

 

 

 

 

 

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28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 20:13

Ah le Magic Land Théâtre de Schaerbeek, à deux pas de la Gare du Nord et de ses fameuses boucheries cachères…Dans ce lieu chaleureux aux airs de café théâtre, François Torres, torero reconverti en humoriste, tente de nous embarquer pour une visite de la Belgique.

 

Public chéri, mon amooour ph-copie-1.jpg

« Je suis venu dans la ferme intention de vous faire jouir » lance-t-il au public. Objectif peu banal pour un tel quartier. Et nous voilà embarqué dans un spectacle populaire qui retrace dans un premier temps l’histoire de la Belgique, portraits satiriques de ses régnants, bisbille entre Wallons et Flamands.

Chacun en prend pour son grade, tout cela dans une ambiance bon enfant. L’humour fait la part belle aux jeux de mots bons et moins bons, parfois légèrement capilo-tractés. Le jeu est assez nerveux et le comédien a une certaine présence sur scène.

La première partie assez rigolote, atteint son apogée avec l’enterrement de la Belgique. Un PV sur le cercueil car il n’y a pas de triangle de signalisation sur cette « remorque », des saucisses de Francfort en guise de bougies, on se trouve aux portes de l’absurde et de l’ubuesque. Les références à l’univers belge fusent en tout sens et l’on ri de bon cœur.

De l’absurde au surréalisme

La mort de la Belgique sonne un peu celle du spectacle. Après celle-ci, il bascule dans un autre univers, plus hermétique et franchement moins drôle. Le comédien entre dans la peau d’une femme au supermarché, et on ne suit pas bien sa démarche. Une critique de la société de consommation minée par un humour au ras des capucines. Il passe alors à un homme au stade terminal d’un cancer et s’exprime dans une sorte de patois incompréhensible, entre mime et onomatopées le sens a du mal à émerger.

Finalement, on se quitte sur une ode à la petite drache bruxelloise, guitare en main, François Torres fini sur une note plus poétique. S’il n’a pas réussit à atteindre son objectif initial avec ce spectacle pour le moins inégal, on passe quelques moments rigolos. Le parfum de la typicitude belge, au charme inénarrable, vient chatouiller nos narines. 

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28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 13:23

2007, on fête en Europe les 50 ans de la signature du traité de Rome. Mais un autre anniversaire reste dans l’ombre cette année : les 20 ans de la demande d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (1987). Que fait ce pays pour ne pas que les européens continuent à voir en lui Khizir Khayr ad-Dîn dit Barberousse, pirate du 15e siècle ?

p-copie-10.jpgAlors que l’Union suspend en partie les négociations, le 11 décembre 2006, la Turquie prend les devants et décide de poursuivre ses réformes afin d’atteindre l’acquis communautaire. Elle tente envers et contre tout de convaincre de ses changements politiques et économiques à travers notamment Volkan Bozkir, ambassadeur d’Ankara auprès de l’Union, à Bruxelles depuis décembre 2005.

Il n’est pas le seul à oeuvrer, des représentants des milieux économiques turcs batte la campagne dans la capitale. L’argument de l’agrandissement du marché intérieur européen, la richesse énergétique turque font partie des atouts du jeu turc. La possibilité d’éviter un conflit des civilisations entre aussi en ligne de compte. Cela donne lieu à un véritable travail de lobbying, notamment avec la Tüsiad, groupe de pression qui affirme la présence turque auprès de l’UNICE (l'Union des confédérations de l'industrie et des employeurs d'Europe).

Invitation au Conseil des ministres informel, comme observatrice, représentation lors de la Convention élaborant le TCE, présence syndicale naissante au sein de la CES( Confédération européenne des syndicats), elle n’a pourtant pas accès aux institutions pour le moment.

Mais certaines résistances persistent et la question de la reconnaissance de Chypre, élément central du gel des négociations reste à résoudre. La Turquie voudrait que ce point soit réglé au sein de l’ONU et qu’il ne constitue pas un frein à son processus d’adhésion. Mais il en sera difficile autrement et espérons que cela se fasse rapidement, afin que l’on ne fête pas en 2037 les 50 ans de la demande d’adhésion turque.

Lien : www.tusiad.org

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27 janvier 2007 6 27 /01 /janvier /2007 20:39

                                                           pho-copie-1.jpg

La Confédération des Organisations Familiales de l’Union Européenne (COFACE) organisait ce vendredi une conférence de presse sur le thème : « Rôles masculins dans les familles en Europe ». Tout un programme…

En 2005, la Commission, sous l’impulsion de Vladimir Spidla, Commissaire à l’Emploi, Affaires sociales et Egalité des chances, finance pour la première fois une étude sur ce sujet.

L’enquête a été effectuée dans sept pays de l’Union (Belgique, Chypre, Finlande, France, Grèce, Italie et Portugal). Pourquoi les hommes participent moins que les femmes aux responsabilités familiales et parentales ? Comment les autorités publiques peuvent promouvoir l’égalité des sexes dans la sphère privée ?

Ghislaine Julémont, en sa qualité de sociologue et d’experte, a d’abord fait un état des lieux avant d’évoquer des recommandations. La situation est liée à trois facteurs :

  • Sociétal : la figure paternelle doit être renouvelée pour créer un nouveau partage
  • Familial : résistance au changement de la part des hommes et des femmes, ces dernières auraient des réticences à partager le pouvoir sur leurs enfants
  • Contextuel : Inégalité des rémunérations, ségrégation du marché de l’emploi, politique de congés parentaux inadaptés

Solutions :

  • Egalité professionnelle : égalité des rémunérations, statuts et conditions d’emploi
  • Services aux familles : accueil d’enfants en âge préscolaire, aides au travail domestique, service de soin à domicile entre autre
  • Congés parentaux et familiaux : meilleur aménagement des congés parentaux. Elle propose un accord-cadre sur le congé de paternité qui n’existe pas à Chypre, en Italie ni en Grèce
  • Education et formation : faire comprendre l’utilité de l’implication du père
  • Information : faire des campagnes d’informations dans les entreprises et auprès du grand public
  • Organisation du temps : essayer de rendre plus compatible les horaires publics et privés

Le principal changement doit venir des mentalités. Car si l’intégration des femmes dans la sphère du  travail est acquise, l’implication de l’homme dans le foyer remet encore plus en cause les vieux schémas classiques. Messieurs, à vos tabliers !

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25 janvier 2007 4 25 /01 /janvier /2007 11:28

La complainte des percussions de Manou Gallo annonce la couleur : puissance et résonance. Le spectateur va vibrer pendant plus d'une heure, au rythme incessant de cette pièce-poème de Kay Adshead. Mise en scène par Michael Batz, habitué des spectacles provocateurs et engagés. La femme fantôme retrace l'itinéraire hallucinant, et pourtant réel (basé sur des témoignages) d'une journaliste africaine réfugiée en Angleterre. Elle a vu sa famille entière (parents, mari et fille) décimée sous ses yeux en représailles d'articles critiquant le régime politique de son pays. Menacée de mort la femme noire doit fuir pour survivre. Là, commence un parcours du combattant pour exister dans ce pays d' « accueil ».

 

Une scène épurée, avec pour tout décor un grillage coiffé de barbelés, une valise pleine de souvenirs douloureux, une chaise (de l'accusée), une barre qui va du sol au plafond, au centre d'un cercle de sable. Ce cercle, c'est celui de l'enfer quotidien des réfugiés politiques. Carole Karemera interprète cette femme en exil imposé, et croque une trentaine de personnages. Cela va des douaniers qui l' « accueillent » à l'aéroport d'Heathrow, en passant par les gardiens du centre de rétention, les enquêteurs de l'administration, les autres demandeurs d'asiles?

L'histoire touche par la cruauté des situations, l'inhumanité des personnes rencontrées. Dès la première seconde on est aspiré dans cette galaxie à la fois proche de nous, mais pourtant lointaine de nos préoccupations quotidiennes. La femme conte la façon dont les enquêteurs anglais suspectent sa requête. Accusé d'emblée, elle doit relater son histoire avec une précision scientifique, la moindre faille étant exploitée par l'administration. L'histoire du massacre qu'elle a vécu en Afrique donne lieu à une mise en scène aussi originale qu'efficace. L'actrice sur le devant de la scène se colle à un projecteur qui reflète son ombre géante derrière elle.

Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même, rongée par son drame et cuisinée à petit feu par la machine administrative. Son jeu extraordinaire sur un sujet d'une telle gravité a encore plus de résonance grâce à l'illustration sonore de Manou Gallo. Celle-ci tire des balles musicales, fait sonner les sirènes, fait danser la mort et la vie. Sa complicité avec la comédienne offre des moments de répit, où le spectateur reprend une bouffée d'oxygène. Le rire comme exutoire, salvateur. La femme caricature avec finesse la bassesse de ses bourreaux en costume, sans une once d'aigreur. Elle défait le système en montrant son absurdité.

Alors, passer à côté de cette pièce édifiante peut nuire à la santé, à la conscience. Le théâtre militant, éclairant des sujets si durs et si délicats, devrait être remboursé par la sécurité sociale. Il nous éclaire sur la part d'ombre de nos démocraties. « Les mots sont comme de la cire chaude et cette pièce-poème, un cri ». Allez voir la pièce pour ne pas que ce cri s'éteigne dans la nuit !

Infos Bruxelles: http://www.poche.be/

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21 janvier 2007 7 21 /01 /janvier /2007 16:56

1883, Romagne, Italie. Guido flâne à vélo, il parcoure la ville comme tous les jours à la recherche des autres et de lui-même par la même occasion. Fidèle à ses habitudes il gare son engin près de son quartier général, L’espresso.

Il aime y traîner ses guêtres, lire son journal en buvant un bon café, refaire le monde avec les habitués et autres badauds de passage, taquiner Alfredo, le taulier. Ce rade, c’est sa deuxième maison, ou même sa première si l’on considère qu’il y passe en moyenne cinq à six heures par jour. Son inspiration se trouve ici, il prend un malin plaisir à observer la vie des citadins, en ressort des petites histoires qu’il envoie au journal pour lequel il travaille.

" Un bien serré comme d’habitude ? " demande Alfredo, pour la forme, leur petit rituel quotidien témoin d’une longue et indéfectible complicité. Journée ordinaire donc pour Guido. Après deux trois boutades qui se frottent à des réparties truculentes, il entame la lecture de son canard. Il savoure tellement ces moments là, le mariage subtil  du tabac et du café, le contact décalé avec l’actualité et l’impression inénarrable de se trouver au milieu d’une fourmilière qui vibre au rythme des passants.

Notre ami n’est pourtant pas très inspiré aujourd’hui, non que les gens lui paraissent ternes mais simplement sa main le lance. La veille en préparant un gâteau aux noix il a confondu doigt et noix et si la consonance se rapproche la sensation n’est pas du tout la même. Il a donc abandonné son casse doigt et par là même l’idée de faire des surprises culinaires à sa femme.

Il n’écrit donc pas ce qui ne l’empêche pas d’observer, ainsi passent les heures comme les cafés. Il doit rentrer faire honneur au repas préparer avec tout l’amour de sa douce épouse. Sortie de L’espresso après avoir salué le patron comme il se doit. Dehors, il s’apprête à prendre son vélo quand il aperçoit avec stupeur une jeune femme enceinte jusqu’aux dents en train de traverser la rue sans avoir remarquer qu’une calèche lui fonce dessus. Le sang de Guido n’a pas le temps de faire un tour, il court en sa direction, réussit à pousser la dame et à sauver in extremis d’une collision qui lui semblait promise.

La surprise de celle-ci se transforme bien vite en reconnaissance, elle le prend dans ses bras, le remercie pendant à peu près vingt minutes, lui demande son adresse afin de pouvoir lui envoyer un contre don bien mérité. Guido s’exécute puis rentre chez lui retrouver femme et repos.

Les semaines passent, aucune nouvelle de l’inconnue, elle l’a sans doute oublié se dit-il sans une once de regret ou d’amertume. L’été s’est installé quand le 2 août il reçoit une petite enveloppe carrée. Il l’ouvre et celle-ci dit : "M et Mme Mussolini sont heureux de vous faire part de la naissance de leur petit Benito qui se porte grâce à vous comme un charme".

Sourire béat aux lèvres, Guido entame une nouvelle journée, heureux et rassuré. 

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