Sophie Ruth, infirmière à la clinique de l’Espérance, déplore la méconnaissance de ce sujet qui « constitue une triste réalité mais aussi un défi à relever pour les années à venir ». Selon elle, la douleur est bien souvent « sous-estimée » et « pas suffisamment prise en compte ». Le témoignage de Viviane Userstam vient confirmer ce point de vue. Cette femme qui se rendait à l’hôpital pour effectuer une image à résonance magnétique (IRM) contrôlant l’état de sa jambe droite, a subi une brûlure à sa jambe gauche à cause de câbles restés une demi heure sur celle-ci. Pas prise au sérieux, elle a été renvoyée chez elle, obligée de se soigner toute seule. Elle dit « regretter le manque de présence et de disponibilité vis à vis du patient » mais aussi le fait que le médecin n’ai ni reconnu son erreur, ni pris en compte sa douleur.
On peut noter une évolution dans les soins des lésions grâce notamment au développement de nouveaux traitements. Coloplast vient de mettre sur le marché un pansement contenant un principe actif antalgique qui soulage la douleur. La guérison se fait ainsi plus rapidement et à un moindre coût ce qui favorise la qualité de vie du patient. Cependant, Sophie Leruth préconise « plus d’actions vis à vis du grand public, des actions d’éducation, des groupes de paroles, mais aussi une meilleure formation des professionnels de la santé dans le domaine de la communication ». Il faut être, toujours selon elle beaucoup plus judicieux et objectif par rapport aux besoins liés à ce type de douleur. Les solutions pour lutter contre les plaies chroniques existent, il conviendrait à l’avenir d’améliorer la communication, la prévention et la prise en charge de ce problème de santé publique. Un Belge sur cinq déclare y avoir déjà été confronté.
Une enquête d’IPSOS effectuée en 2007 auprès d’un échantillon représentatif de la population Belge, révèle que le problème des plaies chroniques reste mal connu du grand public. On entend par ce terme des lésions de différents types : ulcère des jambes (le plus fréquent, difficile à soigner et qui récidive dans 67% des cas s’il est mal traité), plaie du pied diabétique (complication chez les personnes atteintes de diabète entraînant une grande souffrance et pouvant amener à une amputation), escarres de décubitus (irrigation insuffisante de la peau liée à la compression ou au frottement prolongé, environ 20 000 cas en Belgique). Cette étude a été faite à la demande de Coloplast, groupe danois spécialisé dans le soin des plaies et de la peau.