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I and I

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La Quête

La seconde

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L'archive

Le mot

Un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas.
 Pierre Desproges

21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 14:53

                                                            

Africare16.jpg 


Le rideau n’est pas levé que déjà les cinq comédiens pointent leur nez. Assis sur le bord de la scène, le claquement de leurs mains se calque sur des rythmes africains. Préambule à un spectacle vivant, plein d’émotions brutes, un mythe grec à la sauce africaine contemporaine, souvent profond, jamais moralisateur.

Immergé dans les réalités congolaises d’aujourd’hui, Lorent Wanson revient au Poche avec un spectacle ambitieux et fort. Fruit de rencontres, de témoignages de comédiens, danseurs, prostituées, anonymes, Africare revisite le mythe d’Icare à travers les défis africains d’aujourd’hui. Quatre gros cylindres de fer, un patchwork de tissus blancs pour toile de fond, un projecteur vidéo composent le seul décor d’une scène épurée, toute en sobriété. Les musiques et danses africaines, servis par cinq comédiens  au rythme de feu, placent immédiatement le spectateur en immersion dans cet univers percutant. Violence, pouvoir, corruption, guerre, viol, maladie, prostitution mais aussi amour, art, courage, espoir.


Une mise en scène très habile met en perspective les cinq comédiens et des témoignages vidéo sur différents supports : la toile de fond, des petits écrans placé au milieu de la scène, des tissus portés par les comédiens. L’image projetée sur eux, ils sont tels des griots, des passeurs d’histoires dont le corps devient un support de la parole de l’autre. Leurs récits personnels se mêlent à ces témoignages vidéo, ils entrent en interaction, se répondent, s’interpellent. Bribes d’images, témoins de la barbarie ordinaire en temps de guerre. Un corps amputé et calciné est traîné le long d’une route. Ce corps est bel et bien un corps. Une réalité qui dépasse l’image. Les victimes d’une guerre ou du Sida ne sont pas des chiffres annoncés entre deux informations d’un journal télévisé mais des êtres humains avec une trajectoire, une famille et des rêves.


Icare dans tout ça


Un petit garçon annonce sur la toile de fond les étapes du mythe comme le pouvoir, le labyrinthe, l’insouciance. Les comédiens placent des masques africains sur leurs visages. Pas de deux entre Grèce antique et Afrique, mythe et réalités. Les témoignages sont crus, bruts, difficiles à admettre. Et malgré toute cette tragédie pointe toujours une lueur d’espoir. Comme pour ces femmes violées, meurtries au plus profond. Elles donnent naissance à un enfant dans toutes les douleurs possibles. Et finalement la maternité l’emporte et l’amour refait surface, dépassant ainsi la souffrance. Un homme retrace son chemin, une éducation privilégiée puis à dix ans la rupture. Il s’engage dans l’armée puis déserte au bout de deux semaines pour atterrir dans la rue, sans perspectives. Suivant une formation, il devient artiste et envisage l’avenir avec une nouvelle perspective.


Les comédiens sont flamboyants, la danse comme exutoire, leur chant est tant une complainte qu’un cri d’espoir. Les corps se tordent, rampent, sautent, ils incarnent la douleur et l’énergie qui les habitent. Cette interprétation très viscérale ne peut laisser le spectateur indifférent, on vibre au rythme de ces récits, de ce mythe bien ancré dans la réalité. Africare reste déroutante tant sur le fond que dans sa forme. Et si Icare se brûle les ailes en voyant se rapprocher le soleil, la pièce elle, s’envole vers des cimes de justesse et d’émotion.


Photo: Droits réservés

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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 20:54

automne.jpg

Une feuille tombe, et c'est l'été qui vacille,
Mordorée ou auréolée, s'annonce la rousseur.
La châleur s'effaçe, cède sa place à plus de douceur,
Entre deux saisons, la Terre oscille.


Des arbres s'essoufflent et font leur mue
Août s'achève, leurs feuilles aussi,
Fin de cycle, la nature frémit.
Chlorophyle, bavarde hier, s'est tu...


L'eau tonne doucement, signes précuseurs
La vie entre sereinement dans sa torpeur
Elle retient son souffle



Pour mieux franchir l'hiver
Se fait petite, se camoufle,
R
etour à l'ordinaire.

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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 18:52

 

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On saute du wagon, un doux parfum de vacance réchauffe le coeur. Pas de correspondance. Tant pis, prendre son mal en patience. Direction buffet de la gare et prendre le temps, à 2 euros 40 le café. A Paris, instinct de surivie oblige, ne jamais oublier de demander un verre d'eau pour aggrémenter son petit noir. Ce sera le seul cadeau qu'on vous fera ici. La générosité et l'accueil, même au pays des droits de l'homme, ont leur limite.

Presque deux heures à tuer d'un ou deux café dans l'buffet. Pour sûr c'est du brutal. Et pourtant, un orléanais amené avec la dernière pluie, paye sa seiche. Il est de retour dans la capitale. Sa générosité, elle, ne capitule pas. Pas qu'j'raffole des marlbacks. Mais bon, une telle démonstration d'altruisme ne se décline pas. On friserait avec l'émotion... Entre provinciaux, se serrer les coudes. Digression sur les aptitudes plaintives du citoyen lambda français. En bon occidental, on cherche toujours la petite bête, on n'est jamais trop aidé.

Parenthèse. Ellipse pour un quart d'heure américain. Une amie d'l'Iowa, attirée par les sirènes d'Europe, se joint à la douloureuse. Reçue à la française par un couple de jeunes riches et racistes. Besoin d'une au pair, main d'oeuvre bon marché et flexible. Pain béni. Heureusement notre système éducatif fait contre-poids, la Sorbonne se profile devant elle. Souhaitons lui bonne fortune. Coup d'oeil sur la trotteuse de ma gousset, six minutes avant le décollage. Rush tranquille vers le train. Adopter le train de vie parisien n'a jamais été mon fort. Alors côté rythme autant y aller mollo. D'ailleurs j'ai bien fait, la SNCF veille au grain, dix minutes de retard. Retournez le logo tgv, vous verrez apparaître un escargot. Lucidité ou étourderie?

Une bonne surprise peut en cacher une autre. On aurait plutôt tendance à croire que personne ne va vers Tours. Mauvaise pioche, pas mal de quidams jouent des coudes. Le train est bondé, une place pour trois environ, ça rapproche. Voyager debout, rien de tel pour la circulation, sanguine. La jouvence de l'abbé Soury à côté c'est de la gnognotte pour batraciens d'bénitiers et autres amateurs de rallys. Douce France, cher pays de mon enfance, bercé de tendre impatience... Dans deux heures rebelotte, on sautera une seconde fois du wagon. Les pigeons auront l'air plus urbain à la campagne. Les fleurs exhaleront ce parfum inénarrable d'enfance sauvage. De retour chez soi, enfin le temps des vacances. Juste une bulle d'oxygène espérons méritée. Doux train de vie.

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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 10:54

 

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Ou le féminin à la hauteur du  masculin, au moins. En grammaire comme dans la vie. C’est le souhait de Patricia Niedzwiecki, auteure et réalisatrice qui sort une version actualisée d’ Au féminin ! Code de Féminisation. Tout commence en 1986 avec la Commission de Terminologie crée par Yvette Roudy et présidée par Benoîte Groult. Effectuant sa thèse sur « La différenciation sexuelle et les comportements verbaux et non verbaux féminins et masculins », la chercheuse est conviée à se joindre à la réflexion. Pour le 20e anniversaire de cette Commission paraît un supplément au livre, présenté lors d’un colloque au Parlement européen.


La première édition du livre sort en 1994. « C’est un ouvrage de référence, fait pour rester », décrit son auteure. « Il prône la féminisation du langage car les hommes, qui définissent souvent le langage, le masculinisent  sans se poser de question. Dans toutes les langues on retrouve la règle : « le masculin l’emporte sur le féminin ». Or, elle n’est pas valable », ajoute-t-elle.


En juin 1993, le Conseil de la Communauté française de Belgique vote un décret et depuis janvier 1994, les règles de féminisation s’appliquent aux noms de métier, fonction, grade ou titre lorsqu’ils désignent une femme. Cette réforme signe un changement de société. Mais les habitudes ont la dent dure. Et en plus de cela, certaines féminisations, de métier notamment, donnent lieu à des expressions franchement ubuesques. Ainsi, la femme qui travaille dans un café serait appelée cafetière. Pas forcément très flatteur quand on veut occulter l’idée de femme objet. Selon Patricia Niedzwiecki, « Tant que l’on n’atteint pas 33 à 35% de femmes dans une profession, le terme a du mal à se féminiser ».


L’auteur défend l’idée que la langue doit être précurseur mais aussi reflet de l’évolution de la société. Dans son livre, elle écrit : « La langue est vivante, elle est capable d’inclure les nouvelles réalités sociales, de combler les lacunes, de clarifier l’usage en éliminant l’aliénation langagière des femmes ». La masculinité du langage appauvrit sa diversité et son usage. « La plupart des grands écrivains féminisent beaucoup leur langage, Malherbe ou Voltaire. On n’écrit pas bien sans féminisation de la langue ».


Malgré tout la femme reste « positive et optimiste, même si c’est un travail de longue haleine de changement des mentalités qui reste difficile surtout aux plus haut niveaux du pouvoir ». Et de conclure le colloque sur ce conseil avisé pour les femmes de l’assistance : « Le pouvoir est entre nos mains mesdames ». La femme est l’avenir de l’homme, disait le poète…

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27 juin 2007 3 27 /06 /juin /2007 23:27

sorci--re.jpg

Les bûchers reprennent du service. Pour le plus grand intérêt des scientifiques. Si vous êtes adeptes du manche à balai pour vous promener, attention à vous, la chasse aux sorcières fait encore des émules dans plusieurs pays. Ainsi une équipe, très sérieuse, d’éminents scientifiques, se réunit de jeudi à samedi à Vardoe dans le Grand Nord norvégien. Un haut lieu de la chasse aux sorcières au 17e siècle. Ils échangeront sur la sorcellerie et la perception qu’on en a dans les sociétés anciennes et contemporaines.

Car «Si les sorcières ou les personnes présumées telles ne sont plus persécutées en Occident, elles le sont encore couramment en Afrique, au Mexique, en Inde, en Indonésie et en Malaisie», explique l’historien Rune Blix Hagen, un des organisateurs de la conférence. Selon lui, on a brûlé ces 50 dernières années plus de sorcières dans ces pays qu’en Europe aux 16e et 17e siècles.

 

Sorcellerie et néo-paganisme

 

Petit voyage dans le temps. Triste sort que celui de ces femmes censées en jeter pour le malheur de leurs contemporains. L’Europe a connu deux grosses vagues de chasse à ce gibier particulier. De 1480 à 1520 et de 1560 à 1650, les tribunaux de l’Inquisition et ceux de la Réforme envoient environ 50 000 femmes au bûcher. Au-delà de ces procès, certaines pratiques de l’époque pour démasquer les sorcières font froid dans le dos. Un test répandu: attacher les mains et les pieds de la suspecte puis la jeter à l’eau. La sorcière, supposée plus légère que l’eau, flotte. Repêchée, on la sèche avant de la brûler vive. Si par malheur la femme se noie, elle n’est pas une sorcière mais meurt quand même, innocente.


Hier comme aujourd’hui, la figure de la sorcière déchaîne les passions. Souvent bouc émissaires, elles jouent un rôle de régulateur social dans la société. On les pointe du doigt comme responsable des maux qui touchent la communauté: maladie, famine, accidents.


En marge de ces condamnations qui perdurent, la sorcellerie rime aussi avec magie. Effets combinés du petit sorcier à lunettes et de séries télé. Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada, on trouve de plus en plus d’adeptes de la Wicca. Sorte de philosophie néo-païenne qui puise ses croyances dans le chamanisme, le druidisme, elle prône un retour au culte de la Nature et vénère l’esprit de la Terre. Leur seule règle: «Fais ce qu’il te plaît tant que cela ne nuit à personne». Chaleureuses ces sorcières finalement...

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26 juin 2007 2 26 /06 /juin /2007 18:23

Le taux de réussite au baccalauréat est proportionnel à l’intérêt du tournoi de Roland-Garros ». Combien de fois n’avez-vous pas essayé, non sans une once de mauvaise foi, d’argumenter des affirmations péremptoires grâce à des explications tordues ? On peut désormais, sur la toile, trouver des articles scientifiques qui étayent toute sorte de théories plus absurdes et ubuesques les unes que les autres.

baccalaureat-roland-garros.gif

« Avec un certain ton, on peut transformer une information douteuse en vérité scientifique », résume Jean Noël Lafargue, concepteur du site Scientists of America. Comment ? Un peu de sérieux avec de longues équations, un peu de sensationnel avec des titres chocs et des raccourcis logiques malhonnêtes. L’homme s’inspire des publications de vulgarisation scientifique et du traitement des sciences par la presse généraliste. Administrateur de Wikipédia et maître de conférence à Paris 8, il a toujours aimé raconter des cracks à ses amis en commençant sa démonstration par « Savez-vous que des scientifiques américains ont calculé que… ». Alors pourquoi ne pas en faire un site ?


Pour 10 euros l’article, l’internaute s’offre « sa vérité scientifique ». Il verra ainsi rédigée sa théorie fumeuse sur le lien entre les yeux bleus et l’amour des films allemands. Ecrite par Lien Shu Shi, diplômé de l’Université de Beijing city, USA… Jean Noël Lafargue cherche à pousser les logiques contemporaines comme la communication et le commerce dans leur retranchements. A travers son expérience Wikipédia, il en a pas mal découvert sur la malléabilité de la vérité. Sa démarche, il la définit entre l’artistique et le récréatif. Il s’amuse à décortiquer le monde, jouer avec les médias et traiter de manière sérieuse quelque chose d’absurde. Un peu à la manière d’un Gustave Flaubert avec son Dictionnaire des idées reçues. A lire ce brillant article de Ruth Abigail Smith au titre évocateur : « Chaque français pourrait écoper de 30.000 ans de prison et un demi-milliard d’euros d’amende ». La photo légende prédit que la tristement célèbre arrogance française pourrait en prendre un coup. Pour agrémenter le tout, le site est saupoudré de pubs assez curieuses. Intégrez une école de toiletteur animalier, augmentez votre performance en améliorant son VO2 max grâce à une molécule récemment découverte. On ne sait plus où commence la réalité et où s’arrête l’imaginaire. Ah le légendaire humour scientifique !

 

www.scientistofamerica.com

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26 juin 2007 2 26 /06 /juin /2007 18:11

 

Cet article s’autodétruira dans 24h. Et son contenu dans 48. On connaît la location de DVD par internet. Les renvoyer après consommation. Pour la musique il y a ces plate-formes où l’on achète des morceaux éclatés d’album. MusicMatic fait mieux que cela et rappelle Mission Impossible à notre bon souvenir. Avec playthelist.com, la PME bruxelloise crée le premier site Internet de location musicale pour 48h. Un concept inédit en Europe.


D’abord spécialisé dans la fourniture de musique pour des entreprises, grande distribution en  particulier, MusicMatic, s’est lancé dans ce projet il y a un an et demi. Négociations serrées avec les majors du disque pour les droits d’utilisation. Grâce à cela, elle dispose maintenant d’un large catalogue musical. Le cheminement de sa réflexion part de la difficulté contemporaine d’organiser sa musique. Trop de morceaux. Téléchargés un à un. On ne sait plus choisir ou trier. Playthelist propose des choix ciblés sur un espace court, deux heures de musique et plus d’une vingtaine de titres par playlist. Asian Music, Diner Jazzy, Piano Bar, Fitness, Reggae Night… Des compilations pour tous les goûts et pour chaque moment de vie. « Proposer la bonne musique, au bon moment, avec un minimum de contraintes », explique Alexandre Saboundjian, fondateur de MusicMatic. Peu de contraintes par l’attractivité du prix, de 2.99 à 4.99 euros pour 20 à 25 morceaux. L’accent a aussi été mis sur la maniabilité du service pour s’adresser à tous. Y compris ceux qui associent un format MP3 à la taille d’une photocopie. Explications.

 

PTL.jpg

Maniable et plutôt bon marché

Aller sur le site. Créer son compte client, acheter des crédits, à partir de 5 euros. Puis choisir la ou les compilations qui vous plaisent. Rien de plus simple. Elles sont rangées par thème : années, style musical, soirées, sport, cocktail, best of… Que l’embarras du choix. Ecoutez une bribe de chaque titre pour affiner vos envies. Vous avez un lecteur Windows Media Player mis à jour, il ne vous suffit plus qu’à télécharger  le PTL Download Manager. Il permet de télécharger plus de 20 titres en un clic. Une fois passées ces petites étapes de plaine, une icône apparaît sur le bureau de votre ordinateur. Vous pouvez désormais adoucir vos mœurs. Playthelist utilise la technologie DRM de Microsoft ce qui permet une meilleure interopérabilité entre les lecteurs. Votre gsm ou votre lecteur MP3 répondent à la norme Playforsure ? Ils accueillent pour 48h ou 7 jours, au choix, la musique téléchargée. Passé ce délai, les fichiers s’autodétruisent et sont inutilisables. Le système ne fonctionne pas pour l’instant avec les lecteurs i-Pod.

 

Bientôt des playlists préparées et signées par des DJ connus et des personnalités connues vont voir le jour. A terme, il sera possible pour l’utilisateur d’acheter la musique pour pouvoir la conserver. Il pourra aussi composer ses propres compilations si certains morceaux d’une liste ne lui conviennent pas. D’ici là finissez vite ce papier avant qu’il ne disparaisse.

photo: MusicMatic

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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 16:14

8-scene2.jpg 

Le bolon résonne à l’angle de la rue des fripiers et de la rue du marché aux herbes. Le bolon ? Un instrument traditionnel de Guinée Conakry. Sorte de basse africaine à trois ou quatre cordes composée d'une caisse de résonance en calebasse recouverte d'une peau d'antilope ou de chèvre, sur laquelle repose un chevalet. Son manche est en bois, les cordes en boyau. Coca Camara Mangue régale les badauds pourtant plus affairés par le shopping du samedi que par la 23e édition de la fête de la musique. « La fête de la musique c’est génial, ça permet de jouer librement et de rencontrer les gens dans la rue. On peut communiquer avec tout le monde. Je donne des concerts rémunérés avec la jeunesse musicale de Liège, de Tournai aussi, mais des jours comme aujourd’hui c’est mieux ». Gâté Coca, un homme qui l’écoute depuis un moment part lui acheter un Sprite. « J’aurais aimé que ma fille soit là pour écouter ta musique, elle est belle, va droit au cœur ». Coca joue devant le magasin Stress, mais de tension il n’y a pas. Ses chants traditionnels guinéens se mélangent à des créations personnelles. « Cette chanson raconte qu’ici il n’y a pas de fille qui attache le pagne, tout le monde porte un pantalon ». Mais oui, que font les passants ? Cachez vite ce pantalon que l’on ne saurait voir.


Petit saut de puce vers la programmation « royale ». Bientôt 17h, le show va commencer Place des Palais. Du lourd en guise de mise en bouche. Rien de moins que le double primé des Octaves de la musique 2007. Sharko entame son marathon musical : milieu d’après midi Place des Palais et tête d’affiche le soir à Liège. Groupe pop-rock et album de l’année, les belges embrasent la scène du Palais. Le public, plusieurs milliers de quidams, est ravi. Un homme dans la foule lâche « Sharko président », il est vite repris par un autre : « rue de la Loi ça suffira ». La musique électrique du groupe belge réchauffe ce public éclectique. Après une bonne heure de plaisir, cap sur Nouvelle vague et ses reprises des années 80. Puis Saule et les pleureurs passe entre les gouttes de pluis pour le plus grand bonheur de Sophie : « c’est la fête de l’art, des stars, il y en a pour tout les goûts et comme c’est gratuit tout le monde est là ».


De la Bretagne à l’Algérie, seulement 2 km

 

Vient ensuite la controverse. « Voilà notre Ket’ » affirme tendrement une dame. Elle parle de Miossec qui entre en scène. Son mari lui répond « il est breton tu sais, pas bruxellois ». « Oui mais il vit là maintenant alors il est bruxellois». Malgré ses récents passages, le public de Bruxelles ne boude pas son plaisir de revoir le ténébreux bretxellois. On a coutume de dire le meilleur pour la fin. Ici il semble que le groupe belge Sharko ait les faveurs du public. Une jeune fille qui s’en va passe un coup de fil. Elle rassure sa copine qui travaillait « J’étais à la fête de la musique. Bof, à part Sharko qui assure le reste était un peu molasson ».


Deux kilomètres et six minutes à pieds plus tard, une fête haute en couleurs sur le parvis Saint-Jean-Baptiste à Molenbeek. Le groupe algérien Gnawa Diffusion met le feu aux poudres. Solos endiablés de percussions, la derbouka donne le la. Mélange de reggae et de Gnawa, les morceaux très entêtants enivrent la foule. « Encore une chanson ? Vous avez du stock ? Parce que nous on a encore du stock » invite le chanteur. On repart pour un tour. « J’aimerais être un fauteuil dans un salon de coiffure pour dame, pour que les fesses des belles âmes s’écrasent contre mon orgueil ». Il dédie le bouquet « à tous les exilés qui sont là ce soir, tous ceux qui ont choisi de vivre ici, à tous les enfants du quartier et vive cette fête ». Fin de la journée, pleine de couleurs, de sons et de rencontres différentes. Dimanche, la Belgique remettait ça. Cantonnée au 21 juin ailleurs, ici on aime faire durer le plaisir.

photo: droits réservés

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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 16:11

photojam.jpg

Petit jean serré, chaussures noires vernies, regard Ray Ban, Jamel, l’artiste entre en scène. Ou plutôt non, il partage la table d’Olivier Monssens pour l’émission Al dente de Betv. Et à cette table, la spontanéité est de mise. L’humoriste n’a pas à forcer sa nature de « tutoyeur invétéré», il donne du « salut tu vas bien, c’est classe ici ». La classe, c’est lui et ses pompes vernies. Les gens du restaurant semblent plus médusés par sa présence que par celle des gambas de leur assiette. Jamel souffle le chaud et le froid. Il harangue le serveur « vous avez un tablier mais il n’est pas sale, enfin vous êtes très élégant ». Le premier plat ne tarde pas à faire son apparition « C’est une œuvre d’art, c’était bien une entrée on est d’accord ? » s’interroge-t-il, bluffé par la créativité du chef. Généreux, l’humoriste convie tout le monde à la fête. Soudain, sanguin, il se lève et se rapproche de sa pulpeuse voisine de table, cocktail à la main « Vous savez si c’est du soja ? », l’interpelle-t-il avec un brin de charme. Les Ray Ban tombées, on profite de ces pupilles qui pétillent, malgré, l’avoue-t-il, une nuit sans sommeil.


Jamel a dans son regard la lumière des gens heureux et généreux. Comme Coluche, avec qui il passerait bien du temps sur une île, question île flottante pour les fans de l’émission. Pas le seul sur cette liste. Il l’accompagne de Barry White, James Brown, Jacques Massadian et… Molière. Ça sent l’homme de planches. Coupé, petit flash back deux heures avant.


Recette d'une bonne émission

Ebullition sereine dans un restaurant de Woluwé-Saint-Pierre. Décor moderne, design, un lieu cosy avec ses fauteuils clubs. Au rez-de-chaussée on déguste. A l’étage, tout se met en place. L’équipe technique et la production d’Al Dente sont sur le grill pour que la mayonnaise prenne comme il faut. L’émission est dans sa troisième saison, l’équipe rôdée, 10 personnes pour le tournage, les producteurs, 5 au montage et Olivier Monssens hôte d’un repas. 30 minutes pour installer la technique : quatre caméras, des fils partout, un écran de contrôle au premier. Pendant la rencontre, la productrice Cathy Watt-Mathe scripte en live. Il faut aller vite, l’émission est pour dans deux jours. Le montage sera fait dans la soirée et le lendemain, les nuits ne seront pas de trop… Yvan Homez, réalisateur et concepteur de l’émission, Olivier et Geoffroy, monteur, se retrouvent face aux 1h15 de prise. Trouver la substantifique moelle, une premier écrémage pour ne retenir que 30 minutes. Puis l’affinage donne naissance à l’émission de 26 mn.


Courte ellipse, « on n’est pas dans la fanfaronnade ici » se réjouit le saltimbanque habitué des coups d’éclats télévisuels. Le présentateur de la RTBF a dû quelque peu écoper une heure plus tôt paraît-il. Ici le ton est confident, chaleureux : célébrité, politique, drogue, séduction, argent… Tous les sujets y passent. Plutôt sérieux finalement, même si Jamel reste Jamel : il ne peut s’empêcher de provoquer, de séduire.

L’humoriste se lève, se plie au jeu des photos. Puis reprends sa route. Fin de l’histoire. Pas tout à fait. Sur le chemin il s’arrête sur le tiramisu d’un client du restaurant. « Ca a l’air bon » lâche-t-il. « Vas-y » lui répond l’autre. Ne jamais provoquer l’humoriste en vadrouille. Il sourit, emporte le plat et disparaît dans la rue. 
photo: droits réservés

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21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 09:46

 

Le lion sur la trace des springboks. Dix ans après sa création, la comédie musicale Le Roi Lion retrouve ses racines zouloues. Elle bivouaque à Johannesburg avec une troupe 100% sud-africaine. Sur les terres d’origine de sa chanson la plus célèbre Le lion est mort ce soir et de son auteur que l’histoire a rangé au placard.


Jeune mineur, Salomon Linda écrit Mbube, lion en zoulou, en 1939. La chanson emprunte un style a cappella inventé par les mineurs zoulous vers 1900. Linda et son groupe, The Evening Birds, décident d’en faire un disque. Le succès est au coin de la rue. Sa célébrité est telle que la chanson donne son nom à un style de musique a cappella africaine. Malgré les disques vendus et la popularité dont jouit ce qui deviendra Le lion est mort ce soir, son auteur reste sans le sou.


Plaie d’argent n’est pas mortelle. Et pourtant, face à un besoin pressant, Salomon Linda vend le copyright mondial de sa pépite à une entreprise de Johannesburg pour la somme astronomique de… 10 shillings. Une bouchée de pain quand on sait que très rapidement la pépite se transforme en joyau. Cent soixante-quinze enregistrements du titre plus tard, George David Weiss réécrit les paroles pour Le Roi Lion de Disney et l’inscrit comme une composition nouvelle. La famille de Linda estime alors avoir droit à sa part du gâteau. Un premier jugement en 1989 leur refuse. Face à leur obstination, un accord financier au montant secret est conclu entre les deux parties en 2006.


«Très heureux que le spectacle soit donné en Afrique du Sud», les descendants du mineur ont assisté le 6 juin à la première de cette comédie musicale majeure. Pas moins de 35 millions de spectateurs ont déjà pu vibrer aux rythmes d’Hakuna Matata à travers le monde. Mise en scène par Julie Taylor, la troupe de 54 Sud-Africains, donne toute sa voix à l’Afrique avec ses chœurs zoulous et les chants de Lebo M. Plus de rage, plus de carnage, le roi des animaux est mort et ses lionceaux se partagent la gazelle.

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